Des professionnels en renfort dans l'enseignement

Pour former les artisans de demain, il faut suffisamment d'enseignants aujourd'hui. C'est un point sensible de l'enseignement technique. Pour faire face à cette pénurie, Volta, l'organisation sectorielle de l'électrotechnique, a mis en place Duabaan. Dans ce projet, des professionnels du secteur sont engagés pour occuper temporairement le poste vacant d'un enseignant spécialisé.

COMBLER LES LACUNES

L'enseignement technique et professionnel doit faire face à une pénurie d'enseignants qualifiés. C'est souvent l'enseignant pratique qui enseigne aux élèves les connaissances et les compétences pratiques nécessaires pour qu'ils puissent les appliquer dans le domaine du travail.

Afin de donner à ces étudiants la formation nécessaire, le programme Duabaan a été déployé à partir de l'option électrotechnique: un professionnel du secteur électrotechnique - cadre ou employé - passera une partie de sa semaine en classe pour donner cours.

"Attention, l'intention n'est pas que ce manager ou cet ouvrier continue effectivement à enseigner", souligne Martine De Groof, conseillère en apprentissage sur le lieu de travail chez Volta. "Duabaan a été spécifiquement lancé pour combler temporairement la pénurie d'enseignants. Il peut s'agir d'un enseignant qui prend sa retraite et qui ne peut être remplacé immédiatement, ou d'un enseignant qui abandonne soudainement pour cause de maladie. Le professionnel intervient alors en tant qu''enseignant hybride' pour assumer temporairement cette mission."

Pour garantir une formation de qualité aux élèves,
le programme Duabaan a été déployé

Laboratoire de vie

Le projet a été lancé par les ministres Weyts et Crevits (respectivement ministre flamand de l'Éducation et ministre flamand de l'Emploi) en tant que projet pilote soutenu par des fonds du FSE.

"Vous pouvez considérer Duabaan comme un jardin expérimental, dans lequel nous voulons découvrir et tester, avec Volta, quelles sont les possibilités et les conditions du concept d'enseignant hybride dans l'enseignement secondaire, ainsi que les avantages et les inconvénients de ce concept", explique De Groof.

"Dans ce projet, nous voulons déterminer qui est intéressé par ce concept et nous avons mis en place quelques trajectoires dans lesquelles un enseignant hybride peut travailler dans une école. De cette manière, nous pouvons également nous faire une idée de ce qui se passe bien ou mal et de ce qui est important pour qu'une trajectoire soit réussie. Enfin, nous avons l'intention de décrire tous les défis, obstacles et solutions pour la mise en place des trajectoires. À partir des questionnaires et des projets pilotes, nous voulons ensuite pouvoir formuler des recommandations politiques."

Trois parcours ont été lancés au cours de la période septembre-octobre. L'un d'eux a été interrompu entre-temps, les deux autres sont encore en cours jusqu'à la fin de cette année scolaire. Entre-temps, trois autres candidats ont rejoint le groupe.

Symbiose

Le projet Duabaan doit profiter à la fois à l'enseignement et aux entreprises. Le projet offre aux écoles un moyen de pallier la pénurie parfois grave d'enseignants et les établissements d'enseignement peuvent faire appel à des personnes motivées qui peuvent ainsi transmettre leurs connaissances pratiques. En tant qu'école, cela permet des créer des liens avec le monde professionnel, ce qui vous permet de mettre davantage de stages à la disposition des étudiants, d'emprunter ou d'échanger des équipements technologiques ou d'organiser des visites scolaires. Les entreprises en bénéficient à long terme car elles contribuent activement à l'élévation du niveau de l'enseignement technique et de ses étudiants.

Duabaan offre aux écoles une porte de sortie
pour pallier la pénurie parfois grave d'enseignants

Travail réalisable

Un avantage supplémentaire de Duabaan - et une valeur ajoutée - est l'aspect du travail réalisable. Les employés plus âgés qui éprouvent des difficultés physiques pourraient être affectés à l'éducation un ou deux jours par semaine dans le cadre du projet.

"De cette manière, tout le monde y gagne: le travailleur est physiquement soulagé et peut partager son expertise, les élèves profitent d'un professeur expérimenté, qui d'ailleurs apporte parfois du matériel de l'entreprise, ce qui peut donner un caractère supplémentaire à une leçon. L'employeur en profite également: il évite les congés de maladie et est indemnisé pour la perte partielle d'heures de travail.

Rémunération juste

Les employeurs des entreprises électrotechniques n'ont pas non plus à craindre un gouffre financier immédiat.

De Groof explique: "Si un enseignant hybride commence à travailler dans l'enseignement, les obligations financières et sociales de cet employé seront toujours supportées par l'entreprise. Il conserve donc son salaire, qui est versé par son entreprise. Toutefois, l'école verse à cette entreprise une compensation financière mensuelle par heure travaillée sur la mission d'enseignement convenue, par le biais d'une facture adressée à cette entreprise. Cette compensation forfaitaire s'élève à 59,66 € par heure de cours. Pour ces heures effectuées, l'école demande ensuite à l'Agence pour les services d'éducation (Agentschap voor Onderwijsdiensten – AgODi) une compensation financière d'un montant équivalent."

CALENDRIER adapté

L'une des divergences entre le monde de l'entreprise et l'enseignement est la manière de travailler. Dans l'enseignement, par exemple, il n'est pas possible d'être très rapide sur le ballon. Volta l'a remarqué notamment lors des rondes de réaffection.

"Nous pourrions avoir trois enseignants hybrides motivés prêts à se tenir devant la classe en septembre 2021. Mais nous avons dû attendre jusqu'au début du mois de septembre, jusqu'à ce que les écoles aient terminé leur tour de recrutement. Il s'agit de procédures par lesquelles des enseignants, dont l'horaire n'est pas encore entièrement rempli, doivent commencer à travailler dans une école ayant un poste vacant dans leur domaine. Ce n'est qu'alors que les écoles pouvaient dire si elles avaient un poste vacant pour l'enseignant hybride."

"Les enseignants hybrides ne doivent pas non plus nécessairement avoir une formation en éducation pour participer au parcours. Cela est résolu par une courte trajectoire didactique en coopération avec l'Arteveldehogeschool de Gand, afin de pouvoir commencer en tant qu'enseignant hybride. Fin décembre 2021, une deuxième trajectoire didactique a été organisée à laquelle trois candidats ont participé. Normalement, ils effectueront une mission d'enseignement au printemps 2022."

Le choix de l'enseignant hybride

Remarque: les professeurs hybrides ont déclaré préférer donner cours dans le deuxième degrés.

"Les enseignants de cours pratiques ont une énorme connaissance pratique, mais leur connaissance de la théorie est un peu plus avancée. En outre, vous devez être en mesure de transmettre le sujet de manière gérable, ce qui n'est pas évident si vous n'avez pas d'expérience en tant qu'enseignant. Par conséquent, s'ils devaient enseigner en troisième année, ils devraient peaufiner un peu plus leurs connaissances théoriques afin de pouvoir les transmettre correctement aux élèves. En deuxième année, la matière est plus générale et l'enseignant hybride peut se concentrer beaucoup plus sur l'enseignement lui-même, ce qui profite à la qualité de l'enseignement."

"Maintenant, cette préférence n'était en aucun cas une obligation. En fait, deux des trois enseignants hybrides ont ensuite accepté une mission d'enseignement dans un cours d'électricité industrielle de septième année. Juste pour dire qu'ils ne manquent visiblement pas de motivation."

Duabaan peut faire en sorte que l'éducation
et le monde des affaires en bénéficient

LE RÔLE DE VOLTA

Dans le projet Duabaan, Volta ne part pas d'un seul point de vue mais de la vision de multiples parties, afin de façonner ensemble le concept d'instructeur hybride.

"Nous nous tournons donc vers les entreprises, les travailleurs, les écoles, le gouvernement [...]. pour participer au développement du projet. Volta veut être le ciment proverbial entre les différents partenaires et les rejoindre dans le débat sur les formateurs hybrides."

En d'autres termes, Volta fait office de coordinateur entre les écoles et les enseignantenciers hybrides.

"Nous sommes en contact avec les deux et nous essayons de trouver une correspondance idéale entre les deux parties. Nous n'imposons rien à personne; c'est d'ailleurs important que l'enseignant hybride se sente à l'aise dans cet environnement scolaire. Nous nous contentons donc de mettre les deux parties en contact, et nous les laissons trouver un accord."

"La plupart du temps, il s'agit d'écoles proches du lieu de résidence ou de travail de l'enseignant, qui n'a donc pas à faire une heure de route. Il arrive qu'un enseignant hybride suggère une école particulière parce qu'il y est allé ou quelque chose comme ça. En outre, nous pouvons compter sur différents partenaires de l'éducation qui sont prêts à nous aider à trouver une école appropriée."